LA QUEUE EN BRIE - ACEP

Association Caudacienne d'Etude des Patrimoines

  

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LE MOYEN AGE

 

Pour comprendre l’histoire de la Queue en Brie nous sommes obligés de faire un détour par l’historique de Gournay-sur-Marne dont la châtellenie de la Queue dépendait.

Vers 1100 Guy II de Montlhery (Gui Ier de Rochefort), dit « le rouge » à cause de sa chevelure, époux en secondes noces d’Elisabeth de Crécy, est Comte de Rochefort (en Yvelines), seigneur de Châteaufort, de Gournay-sur-Marne et de Crécy en Brie du fait de sa femme. Sénéchal de France (avant 1095), il est fondateur du prieuré de Gournay.

Il est certainement suzerain de la Queue en Brie, bien qu’aucun texte ne le mentionne explicitement.

Il a 6 enfants dont Guy II de Rochefort en Yvelines (+ 1111) seigneur de Gournay, décédé sans enfant.

Hugues de Crécy second fils de Guy le rouge est marié à Luciane de Montfort. Sénéchal de France, il est suzerain de la Queue en Brie après son frère.

En 1107, il est dépossédé par le roi du château de Gournay au profit d’Anseau de Garlande. Il décède en 1147, sans enfant.

Agnès de Rochefort, fille de Guy le Rouge, épouse Anseau de Garlande. Elle est comtesse de Rochefort en Yvelines, dame de Gournay et de Gommets.

Anseau de Garlande, époux d’Agnès de Montlhéry (de Rochefort), fille du sénéchal « Gui le rouge », issue de son premier mariage avec Aélis de Rochefort-en-Yveline, devient ainsi un allié de la puissante famille de Montlhéry. Anseau reçoit en 1107 du prince Louis, futur roi Louis VI la châtellenie de Gournay-sur-Marne relevant depuis 988 du comté de Melun.

Il est comte de Rochefort en Yvelines, seigneur de Gournay sur Marne, de Pontault, de Berchères.

Nommé sénéchal en 1108, il sera tué en 1118 lors de l’assaut contre le château d’Hugues du Puiset, vicomte de Chartres.

La châtellenie de Gournay revient à son frère cadet, Etienne de Garlande en sa qualité de tuteur de sa nièce Agnès de Garlande.

Agnès de Garlande (1112-1143), fille d’Anseau, est comtesse de Rochefort, dame de Gournay et de Gommets. Elle épouse en 1120 Amaury III de Montfort, puis devient en 1139, la première femme de Robert 1er de Dreux, dit « le Grand », fils de Louis le Gros, roi de France.

De son premier mariage, elle a 3 fils et une fille Agnès.

Agnès de Montfort (1123-1181) est dame de Rochefort, baronne de Gournay du chef de sa mère. Elle épouse, en 1141, Galeran II de Meulent.

En 1127, Galeran II de Meulent est possessionné à Pontault et à la Queue en Brie, voire seigneur de ce lieu, du chef de sa femme.

Entre 1127 et 1147, lui et sa femme Agnès font une donation au prieuré de Gournay-sur-Marne. Outre les dons situés à Gournay, il cède le four de Pontault, la terre de Champgarneis à la Queue, dix arpents au château de la Queue, la dîme des terres d’Archer et de Henri le Grand, la moitié de la dîme de Pontault.

Le château de la Queue en Brie existe donc dès cette époque.

On y voit aussi apparaître Archer (alias Archer de la Queue, Harcherus de Cauda )

Ce chevalier vend en 1143 la terre de la Queue en Brie à Constance (1124-1190), fille de Louis Le Gros (1108-1137). (dite la reine Constance)

Elle est l’épouse d’Eustache IV de Blois (1127-1153) puis de Raymond V de Toulouse qui la répudie en 1165.

Dans une lettre qu’elle écrivit à son frère Louis VII de France après sa répudiation, elle dit :

« J’ai quitté ma demeure et me suis rendue dans un village en la maison d’un certain chevalier car je n’avais ni de quoi manger ni de quoi donner à mes serviteurs. Le comte n’a aucun soin de moi et ne fournit rien de ses domaines pour mes besoins. »

Histoire de la ville de Toulouse depuis sa fondation jusqu’à nos jours. Par Jean-Mamert Cayla,Perrin-Paviot p.301

Elle est la soeur de Robert 1er de Dreux qui est suzerain de la Queue en Brie.

Revenue en Région Parisienne, son frère lui aurait attribué des biens immobiliers dont on ignore l’ampleur. En tout cas, à partir de 1171 et sous le nom de comtesse de Saint-Gilles, elle fit plusieurs donations de biens immobiliers à l’abbaye de Montmartre et aux Templiers. Selon certains auteurs, elle aurait été dame de Montreuil-sous-Bois (93) et à l’initiative de la construction de la tour féodale de La Queue-en-Brie (94). Légende encore ou réalité historique ?

Le 9 avril 1163 Galeran II de Meulent décède à Préaux (76) où il avait pris les ordres. Il avait reconnu en 1157 tenir Gournay du roi.

On avait voulu le marier à Bienne de Bois (d’Angleterre) âgée de 2 ans, mais le mariage ne se fit pas. De son mariage en 1141 avec Agnès de Monfort, il a une nombreuse descendance.

En 1170, Agnès, comtesse de Meulent est seule seigneur de la Queue en Brie, elle décède en 1181.

Son fils, Robert II, (#1141-1204) sire de Beaumont le Roger, époux de Mathilde de Cornouailles, confirme en 1166, toutes les aumônes que son père a faites au prieuré de Gournay. Il confirme en outre le don fait par ses parents du four de la Queue-en-Brie et d’une famille de serfs à Roissy.

En 1180, Amaury II de Meulent (1144-1196) (fils de Galeran II et frère de Robert II) devient seigneur de Beaumont le Roger, de Gournay s/Marne, de la Queue en Brie, du Hommet, de Fontaine Guerard, Noyon sur Andelle, Roissy, la Croix Saint-Leuffroy. Il épouse Adèle (Alix, Aélis) de Luzarches, dite de la Queue, veuve de Mathieu II de Beaumont sur Oise.

Celle-ci devient à la mort de son mari, dame de Gournay. (Compte tenu de la filiation précédente, il n’y a aucun doute sur l’origine du titre de dame de la Queue en Brie)

Roger 1er de Meulent (+> 1205) (3e fils de Galeran II), comte d’Evreux, seigneur d’Aubergenville, époux d’Elisabeth d’Aubergenville, dit Rogerus de Cauda est seigneur de la Queue en Brie et de Gournay jusqu’en 1209, Chennevières et Sucy. En 1187, il concède à N.-D. de Gournay la dîme des novales de Pontault et de la terre d’Amboile (Ormesson), Thibaud étant prieur, et Herbert sous-prieur.

Robert 1er de Dreux (#1123-11/10/1188), frère de Constance et suzerain de la Queue en brie, dit « le Jeune », épouse successivement Agnès de Garlande, Harvise d’Evreux et Agnès de Baudement.

En 1202, à la mort d’Agnès de Baudement (sa mère), Robert II de Dreux, fils de Robert 1er, devient suzerain de la Queue en Brie qui dépend de la Châtellenie de Gournay s/Marne. Il se marie à Yolande de Coucy et en a Robert III (1185-1234), dit « Gasteblé ». Celui-ci succède à Robert II et devient suzerain de la Queue en Brie, jusqu’en 1233.

Amauri III de Meulent (1210-1295) 4e fils d’Amauri II de Meulent et d’Alix de Luzarches épouse Marguerite de Neufbourg. Il est seigneur de la Queue en Brie.

En 1221, Roger II de Meulent, fils de Roger 1er et d’Elisabeth d’Aubergenville est seigneur de la Queue en Brie. Il détient le péage de la Queue. Il meurt sans enfant de Jeanne de Ferrières Saint-Hilaire, son épouse.

En 1224, Guillaume et Amaury III, fils de Roger 1er de Meulent sont excommuniés par le chapitre de Notre-Dame pour n’avoir pas obéi à une sentence d’arbitrage.

En 1231, Amauri III de Meulent prend le titre de seigneur de Gournay et de la Queue en Brie, à la disparition de son père Roger 1er de Meulent.

On suppose que la châtellenie de Gournay-sur-Marne passa à la mort de Robert III de Dreux à son frère cadet Pierre 1er de Dreux (+22/6/1250).

Pierre 1er se marie en premières noces à Alix de Thouars de laquelle il a Jean 1er de Dreux.

Jean 1er de Dreux (1217-1286), dit « le Roux », seigneur de Brie-Comte-Robert, se marie à Blanche de Champagne-Navarre.

Il en a Alix de Dreux (ou de Bretagne) dame de Brie-Comte-Robert et de la Queue en Brie (1269). Elle se marie en 1254 (le Tillet) à Jean 1er de Châtillon-sur-Marne (comte de Blois).

Il semblerait qu’Alix de Bretagne soit à l’origine de la fortification de la place de la Queue en Brie. (Elle fait entourer le bourg de murailles).

En 1258, suite à un litige avec Saint-Maur au sujet de Champigny, la seigneurie de la Queue en Brie parait avoir été administrée par le bailli d’Amaury IV (Valéran 1er de Meulent), Etienne de Marines. Saint Maur gagna le procès en 1281.

En 1269, Jean de Châtillon, seigneur de Brie-Comte-Robert, rend hommage à l’évêque de Paris, pour le château et la châtellenie de la Queue

« de Castro et Castellania de Cauda » à raison de sa femme, fille du comte de Bretagne.

Entre 1267 et 1279, Jean de Châtillon rend hommage à l’évêque de Paris, Etienne Tempier, le mercredi 11 décembre après la St Nicolas pour le château et la châtellenie de la Queue.

En 1263, Jeanne de Châtillon, fille de Jean de Châtillon et d’Alix de Bretagne, est accordée à l’âge de 9 ans, à Pierre de France (comte d’Alençon). Le mariage aura lieu en 1272. Pierre de France, comte d’Alençon, Blois et Chartres, est fils de Saint Louis et frère du roi Philippe III « le Hardi ». Jeanne hérite de ses parents en 1276 et porte à son mari la seigneurie de la Queue.

1274 Amauri III de Meulan, fils d’Amauri II et de Marguerite de Neufbourg est seigneur de la Queue en Brie, sans doute rétrocédée par les descendants de la branche de Roger 1er, partis s’établir en Normandie.

Jean de Châtillon devenu seigneur de la Queue en Brie par sa femme, en fait hommage en 1277 à Etienne Tempier, évêque de Paris.

Jean de Châtillon a pour vassal Amauri de Meulent III, sieur de la Queue en Brie. Il décède le 5/5/1280.

Devenue veuve, Alix de Bretagne (épouse de Jean de Châtillon) prend en 1279 le titre de Dame de Brie-Comte-Robert et devient suzeraine de la Queue en Brie. Elle décède le 2/8/1288 à son retour de Terre Sainte. La seigneurie de la Queue en Brie passe à sa fille Jeanne.

On trouve en 1285 Raymond de Meulent de Cauda (officier du roi) et Thomassin de Meulent de Cauda (Contabularius sous Philippe le Bel)

Pierre d’Alençon décède à Salerne le 6/4/1283

Jeanne de Châtillon décède en 1291, sans enfant de Pierre de France. On suppose que la seigneurie de la Queue en Brie retourne à la couronne.

1285 Jeanne 1ère reine de France et de Navarre, comtesse de Champagne, de Brie et de Bigorre, épouse de Philippe IV le Bel est suzeraine de la Queue en Brie. (Blason cheminée cour Pellerin)

En 1295, Valeran (Galéran) (1265-1340), deuxième fils d’Amauri II et de Marguerite de Neufbourg, succède à son frère et devient Seigneur de Gournay, la Queue en Brie et Neufbourg. Il épouse Jeanne de Bouville (1305-1329)

Jeanne d’Evreux épouse en 1326 le roi Charles le Bel. Elle lui porte en dot la seigneurie de Brie-Comte-Robert et celle de Gournay. Elle fait dresser le jour de la Chandeleur (1327) « le Compte des recettes et des mises de la terre de Braye Comte Robert et des appartenances d’icelle. Recettes du fié de la terre de la Queue en Brie mouvant du chastel de Braye et la dépense à la Queue ».

Les fruits des terres de Pontault et de la Queue en Brie ont été perçus par la reine Jeanne d’Evreux qui reprochait aux Paynel de ne pas lui avoir porté l’hommage qu’ils lui devaient.(Olivier Paynel, époux d’Isabelle de Meulent, fille de Valeran et de Jeanne de Bouville).

En 1330 Guillaume de Sainte Maure (Saint-Maur) ou de Sainte-Mesme est Seigneur de la moitié de la Queue en Brie, l’autre moitié est aux Meulent.

Guillaume de Sainte Maure décède en 1271, il a un fils qui pourrait s’appeler aussi Guillaume, c’est ce que nous apprend la succession de Geoffroy de Rancon. Mais celui-ci disparaît aussi avant 1300. Aussi peut-on douter de l’existence de ce Guillaume de Sainte Maure sorti de nulle part! Par contre à la même époque, on connaît l’existence d’un Adam de Saint-Memer, écuyer, demeurant à la Queue en Brie qui vend à Pierre des Essarts et à sa femme en 1331, le fief de Thérouanne (ou fief de la Rivière qui relève du fief de la Chaussée mouvant de la baronnie de la Queue en Brie). La ressemblance patronymique est troublante. Il pourrait bien s’agir d’une erreur de transcription. Malheureusement nous ne savons rien d’autre sur ce Saint-Memer.

En 1343, Jeanne de Bourgogne - la boiteuse- Reine de France cède au Chapitre de Paris dix livres sur le péage de la Queue. Elle est suzeraine de la Queue en Brie.

En 1352, Valeran de Meulent (époux de Jeanne de Bouville) décède, son fils Jean (évêque de Meaux, Noyon, puis Paris) lui succède. Il est seigneur de Milly et de la Queue en Brie.

“Depuis 1358, la saisine du château de la Queue en Brie est en discussion devant le Parlement. La demanderesse (Jacqueline Lecoq, vicomtesse d’Ay) a vu disparaître ses deux premiers maris, Jean Baillet, Trésorier de France, de qui elle a eu une fille Guillemette, et Nicolas Duchemin; en son nom et au nom de sa fille, elle vient de reprendre une nouvelle fois les errements de la cause de son troisième époux, Pierre Blanchet, secrétaire du roi. Le défendeur à la complainte était Jean de Meulan, évêque de Paris, mais il est mort lui aussi et a été remplacé dans l’instance, par sa nièce (soeur), Isabelle de Meulan et le mari de celle-ci, Olivier Paynel. »

Isabelle de Meulent (1334-7/2/1417) Dame de Neufbourg, de Milly, de Maule, de la Queue en Brie, d’Aubergenville se marie successivement à Olivier Paynel, Guillaume 1er de Montenay et Henri de Thieuville. Elle marque la fin de la présence des Meulent à la Queue en Brie.

Il est intéressant de se pencher sur l’arrivée de ce nouveau personnage Pierre Blanchet et de tenter d’en expliquer l’origine. Les Blanchet n’étaient pas des inconnus dans la région. On trouve un Robert Blanchet à Charenton en 1357. Il fonde et bâtit la Chapelle de l’Hôtel Dieu de Charenton. Et à nouveau, un Guillaume Blanchet (+ entre 1462 et 1469), sans doute son parent , qui est maître de la Maison Dieu toujours à Charenton. Thomas de Fleury tient à cette époque, à Charenton, les fiefs de la Paroisse, de la Chaussée et de la Rivière qui relèvent de la Queue en Brie.



Pierre Blanchet prend pour épouse Jacqueline d’AY (ou Jacqueline Lecoq, vicomtesse d’Ay). Celle-ci est veuve de Nicolas du Chemin et de Jean 1er Baillet.

Il épousera en secondes noces Isabeau le Pelletier, et en troisièmes noces Guillemette de Vitry.

Il est seigneur de la ville du Pont de Charenton (aveu de dénombrement de 1367 ) et est en conflit avec son vassal Thomas de Fleury en 1362.

Pierre Blanchet est premier secrétaire du roi Charles V. Celui-ci lui donne en 1364 la seigneurie de la Queue en Brie et toutes les terres attenantes, Pontault, Pontillault, Berchères, Roissy (en partie), Ferrières (en partie), Torcy (en partie), Noiseau, Amboile, Sucy, Créteil, Valenton, les Bordes, Champigny (en partie), Bonneuil, Charenton.

Il semble qu’il y ait eu deux Pierre Blanchet dont l’un mort envoyé en ambassade en Angleterre en 1400. L’époux d’Isabelle Pelletier lui n’est pas mort à Londres (+>1381).

Car si Louis Blanchet, fils de Pierre a dressé en 1394, la liste de ses biens, dans un aveu de dénombrement (on retrouve l’ensemble de l’héritage paternel) c’est que son père était mort avant cette date. (Jean Roblin)

Pierre Blanchet a 4 enfants Louis, Hugues et Regnaude de sa seconde femme Isabeau le Pelletier et Jeanne mariée à Arnoul de Marle de Guillemette de Vitry, sa troisième femme.

1367 Une Montmorency (Soeur de Blanche de Montmorency qui détient un fief à Berchères) épouse un chevalier nommé Simon de la Queue. Celui-ci plaide au Parlement en 1352, pour la seigneurie de la Queue en Brie.

Ne pas confondre avec Simon de la Queue en Yvelines, marié à Perenelle de Denisy

25/7/1367 Aveu de dénombrement par Nicolas Leflament à Pierre Blanchet de deux fiefs “assis au terroir de la Queue” en la châtellenie de Corbeil.

Louis Blanchet, fils de Pierre est un bien curieux personnage.

Louis Blanchet ou Loys, ou Lays est fils de PIerre Blanchet, et d’Isabeau le Pelletier

Son père avait épousé en seconde (premières) noces Jacqueline la Coque, veuve d’abord de Nicolas du Chemin, puis de Jean Baillet (Arch. Nat. X 1A 53, fol. 207 v°)

Son père se remaria en troisièmes noces à Guillemette de Vitry.

Il était frère d’Hugues Blanchet, comme lui clerc et secrétaire du roi.

Vers 1367, il épouse Guillemette Baillet, fille du second mariage de sa belle-mère.

« Il commença à servir sous le règne de Charles V, et, depuis lors, le nombre des lettres de ce prince et de son fils, qu’il a souscrites, est considérable. Il touchait un traitement fixe de 18 sous parisis par jour » (Bib. Nat. Titres scellés de Clairambault, vol. 15, pièce n°91; Pièces originales, vol. 364, dossier 7869, pièce 8, et Douët d’Arcq, Comptes de l’hôtel des rois de France, p.18 et 19).


En correspondance avec Charles VI (Douët d’Arcq, op. cit. p.58), il reçut de ce prince, le 29 mai 1384, un don de 400 francs d’or en récompense des frais qu’il avait dû faire « en la darrenière chevauchée que faite avons ou païs de Flandres » et pour qu’il puisse « estre honnestement en nostre service » (Bib. Nat. pièces originales, vol.364, dossier 7869, pièce 20); on voit ce que valait les plaintes de Louis Blanchet, qui dans un procès dont j’aurais à parler prétendit que ses voyages lui avaient grandement coûté. Comme son frère, il touchait 100 livres tournois pour sa livrée (Bib. Nat., pièces originales, vol. 364, dossier 7869, pièces 16,19,21).


Les dons du roi ne lui étaient pas ménagés, et déjà il était premier secrétaire. Envoyé en 1391 par devers le duc de Bretagne en compagnie du duc de Berry, il reçut un don royal de 100 francs d’or (Bib. Nat., Titres scellée de Clairambault, vol.140, pièce 59), ce qui ne l’empêcha pas plus tard de se plaindre amèrement de n’avoir rien reçu à cette occasion.


Lorsque Charles VI, en janvier 1393 (n.st.), alla en pèlerinage au Mont Saint-Michel, il emmena son premier secrétaire (Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t.XV, p.382). La même année, Blanchet était chargé, avec l’évêque de Langres, Bernard de la Tour d’Auvergne et Hervé Le Coich, d’une mission auprès du duc de Bretagne (Chronique du Religieux de Saint-Denis, t.XVIII, p.578). »


Le 8/3/1394 Louis Blanchet dresse un aveu de dénombrement de ses possessions rendu au comte de Brie.

“Henri, par la grâce de Dieu, Roy des Francs et d’Angleterre avons fait extraire des registres de notre Cour du Parlement ce qui s’ensuit...”


“Je, Loys Blanchet, seigneur de la Queue en Brie et premier secrétaire du roy, advoue tenir en fief à une seule foy et à un seul hommaige les choses qui cy-après s’ensuivent:


“les chastels et chastellenie de la Queue avec toutes les dépendances d’iceulx, c’est à savoir: la Prévoté d’icelui et certains menus cens dont partie me appartient en tout et l’autre partie est mitoyenne entre moy à cause de mes dits chastel et chastellenie et le fief d’Ambouille, l’autre tierce partie, recens tous iceulx cens en la ville de la Queue le jour de St Remy sur plusieurs hostises d’icelui lieu et de la ville de Pontaux et sur plusieurs terrres et vignes.”


“... et lesquels cens pouvaient valoir 34 livres par an et, à présent, ne se reviennent qu’aux sommes ci-après en suivant que les personnes et pour l es héritages ci-dessous déclarés”


“C’est à savoir....”

Enumération des fiefs

“qu’il advoue tenir en foi et hommaige de mon dit seigneur le duc d’Orliens (Orléans), comte de Valois et de Beaumont, à cause de ses chastel et chastellenie de Brie-Comte-Robert.”

Archives Nationales P. 283 Archives Départementales 135 F 128



Pontault: 36 maisons et masures (Jehan le Vannier, Robin Langloys, Peronnelle de Lyons, Ermignon la Marceline, Jehan le Grant, Thibaut le Daunoys, Mathurin Chaussée, Jolinette la Gibe, Jehan de Lestre, Jehan de Nanteuil (tenancier du fief de dame Gilles), Thibaut le Saulnier, Perrin Malin, Jehan Naudin.



« En juillet 1397, Guillemette Baillet, sa femme, mourut: elle avait fait son testament en 1396, l’avait confirmé en 1397, et laissa bien 1200 livres de rente (Arch. Nat. XtA 4787, fol.162, r°)

A l’occasion du règlement de cette succession s’ouvrit une série de procès entre Louis Blanchet et l’héritière de sa femme, Jeanne Gentien.


Cette Jeanne Gencien ou plutôt « la Gencienne » n’est pas, comme il a été dit, l’épouse d’Arnoul Boucher. Il s’agit en fait de Jeanne Baillet (fille d’Henri Baillet et de Jeanne des Essarts) épouse de Jean (Baptiste) Gencien et mère d’Oudart Gencien. (Journal de Nicolas de Baye p.55 T.I)

Pourquoi Guillemette Baillet désigna-t-elle comme héritière Jeanne Baillet (sa tante)? C’est un mystère.

« Mais avant de présenter le résumé de ces procès, je vais énumérer rapidement d’autres affaires judiciaires auxquelles le nom de Blanchet fut mêlé. C’était un homme évidemment très possessif; ainsi son père et lui eurent un procès contre le suzerain d’une de leurs terres, située à Saint-Nicolas- au-Bois (Aisne, arr. de Laon, canton de la Fere - Arch. Nat. X&A 1469, fol.379 r° et 432 r°); puis il perdit un appel qu’il avait interjeté dans une affaire que sa femme et lui avait entamée contre les héritiers de Jean (?Nicolas) du Chemin, premier mari de sa belle-mère (Arch. Nat., XtA 1469, fol. 425 r° et 440). En revanche, il obtint le profit d’un défaut dans un procès qu’il eut contre un certain Jean de Gignonville (Arch. Nat. XtA 1469, fol. 471 v°). En 1392, deux mois avant la disgrâce de Bureau de la Rivière, au mois de mai, le Parlement, dans une affaire entre Bureau de la Rivière et Louis Blanchet, décida qu’il obtempérerait aux lettres royaux « empetréez par ledit messire Bureau » (Arch. Nat. X1A 1476, fol.231 r°).


C’est, je l’ai dit, lors de l’ouverture de la succession de sa femme, en 1397, que les affaires de Louis Blanchet se gâtèrent. Il paraît que, lors de la dernière maladie de sa femme, il abusa de sa faiblesse, lui fit signer divers papiers, fit des faux, opéra des ventes et des obligations fictives: «  videlicet magistro Johanni Chanteprime unam falsam obligacionem de tribus mille scutis auri et magistro Johanni Salaust totidem... » (Arch. Nat. XtA 53, vol. 200 v°) et il osa se vanter d’opposer à l’héritière de sa femme de telles difficultés qu’elle ne toucherait même pas un denier de la succession (Ibid.)


Quelques mois avant la mort de sa femme, le 22 février 1397 (n. st.), il avait vendu à Arnoul Boucher (qui avait épousé Jeanne Gencien, soeur d’Oudart et fille de Jeanne Baillet) une rente annuelle et perpétuelle de 200 livres parisis moyennant un capital de 3000 francs d’or; seulement, le 19 février précédent, il avait déjà vendu à Guillaume Perdrier 100 livres de rente assises sur les mêmes biens. On voit la fraude; d’où procès, que Louis Blanchet perdit naturellement par deux arrêts du 11 avril 1404 (Bibl. Nat. Pièces originales, vol. 432, dossier 9800, pièces 241 et 243).


On juge quelle confusion produisit l’affaire de la vente, se greffant sur les faux commis à propos de la succession de Guillemette Baillet. Des tiers intervinrent au procès, notamment Jean de Voisines, qui réclamait 1900 écus (Arch. Nat. XtA 4786, fol. 110 v°).

Cela devient presque inextricable. »

Le 4/6/1397 Il transige avec Hugues Blanchet son frère. Louis cède à son frère “ une maison avec ses appartements, sise au village de la Queue, appelée le petit Hôtel de la Queue laquelle maison et dépendance est, en la plus grande partie, tenue de la demoiselle Blanche de Montmorency, à cause de son fief de Berchères”. (Sa soeur Marie épouse Simon de la Queue)

« Tout se complique d’une autre instance, que l’héritière de Guillemette Baillet, Jeanne Gencien, ne tarde pas à introduire. Cette fois Blanchet a à défendre contre la reine elle-même. Voici les faits: dans un pressant besoin d’argent qu’il eut après la mort de sa femme et probablement pour soutenir le poids des procès que lui attirèrent ses actes indélicats, Louis Blanchet enprumta 400 écus à la reine par l’intermédiaire de Jean Salaut, secrétaire du roi et de la reine. A l’insu de l’héritière de sa femme, il donna en gage de cet emprunt divers bijoux provenant de Guillemette Baillet, et ceux-ci furent remis à Hémon Raguier, argentier de la reine, qui versa le montant du prêt entre les mains de Louis Blanchet.


Cependant, le temps passait, et la reine, n’entendant pas parler de remboursement, d’ailleurs n’ayant pas de reconnaissance régulière entre les mains, fit presser son débiteur. Celui-ci déclara qu’il ne devait rien à la reine et qu’il était seulement le débiteur de Salaut (Salant). On alla au Parlement. Mais là, Jeanne Gencien, intervenant au procès, mit opposition à la vente des bijoux; un arrêt décida que Louis Blanchet devrait rendre les 400 écus empruntés à la reine, et que les bijoux remis en nantissement seraient déposés au Parlement (Arch. Nat. XtA 51, fol.110). Un arrêt un peu postérieur établit que l’exécution se ferait sur la moitié des bijoux (Ibid., fol.161 v°). Du reste, ces 400 écus ne furent jamais payés par Blanchet; le roi les lui remit en faveur de son fils, qu’il lui avait fait l’honneur de tenir sur les fonts.

(Tuetey, Journal de Nicolas de Baye, t. I, p.5a et 55).


Il avait donc eu un fils dont on ignore la destinée!


« Mercredi, xxiiij jour de janvier. Au Conseil.


Au jour d’ui, ont baillé une cedule maistre N. de Biencourt, Oudart Gencien et Loyz Blanchet pour estre enregistrée, dont la teneur s’ensuit:

Le samedy, XXe jour de janvier IIIIe et II, par devant monseigneur maistre Henry de Marle, en la présence de François Chanteprime, comparurent en la Tournelle maistre Loiz Blanchet, d’une part, et maistre Oudart Gencien, procureur de Jehanne la Gencienne, sa mère, d’autre part, et aussy sire Hemon Raguier et maistre Nycole de Biencourt, pour tant comme à chacun touche? Et requeroit ledit sire Hemon que certains joyaux, c’est assavoir une ceincture, un chappeau d’or et une coiffe, qui avaient esté miz en gage par maistre Jehan Salant audit sire Hemon, pour la somme de cccc escus fussent vendus, et l’argent délivré à lui pour la Royne, nonobstant l’empeschement miz à ce par les dessusdiz maistre Oudart et Nycholas, pour certaines causes que ilz allégeaient. Finalement, du consentement et accort desdictes parties, et sauf le droit de chacune d’icelles, et sanz prejudice de leur droit, il a esté ordonné que la somme de cccc escus dessusdicte de pranra sur la part appartenant audit maistre Loiz de ce en quoy maistre Jehan Jouvenel a esté condempné envers lesdiz maistres Loiz et la Gencienne, et lesdiz joyaux seront miz par devers ledit monseigneur maistre Henry ou lieu desdiz cccc escus, sans prejudice et sauves les raisons et le droit d’une chacune desdictes parties.

MARLE, BLANCHET, BIENCOURT.


Et ceste presente cedule fu passée, moy present, le devent dit jour, maiz ceste presente cedule me devoit après estre baillée, laquelle ne le fut baillée jusques à ce jour present. »


Nicolas de Baye

En 1403 Loys Blanchet fait don aux habitants de Pontault de cinq cents arpents de friches pour faire paître les bestiaux.

Donation relatée par une pierre murale apposée au pilier méridional de l’église de la Queue en Brie (relaté par l’abbé Lebeuf- Histoire du Diocèse de Paris 1735)

« Quand le Parlement eut examiné de près le procès entamé par l’héritière de Guillemette Baillet contre Louis Blanchet, la captation d’héritage, l les ventes et obligations fictives, les faux même se découvrirent. Aussi le 2 janvier 1406 (n. st.), trouve-t-on Blanchet en prison à la conciergerie (Tuetey, op. cit., t.1, p.145). Ses biens furent mis sous séquestre; une partie en fut confisquée et donnée par le roi au duc d’Orléans et au marquis du Pont; il fut élargi le 13 octobre 1406, à condition de ne pas réclamer et de se taire (Ibid., p.175 et 176); seulement le 13 décembre, il fut décidé qu’il aurait 100 liv. tournois d’aliments pour sa femme et lui.

Il s’était donc remarié vers l’année 1400, sa seconde femme s’appelle Marie de Chanteprime, fille de Guillaume comme le montre cette hypothèque (Ibid., p.181).

“Hypothèque de trois livres de rente pour Louis Blanchet, sieur de la Queue en Brie et Marie Chanteprime, sa femme “

Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Yonne



« Mercredi xiije jour d’octobre.

Le clerc maistre J. du Boiz, receveur des amandes de Parlement pour le Roy, maistre J. de Cahours, procureur en ceste partie de Monseigneur le duc d’Orléans et du marquiz du Pont, maistre J. d’Anisy, procureur de Arnoul Boucher, et maistre Girart d’Asy, procureur de Jehanne la Gencienne, present aussy maistre Oudart Gencian, sin filz, conseiller du Roy, ont consenti que maistre Loiz Blanchet, prisonnier en la Conciergerie, soit eslargi en estat jusques aux jours de la prevosté de Paris, prouchain à venir, par ce qu’il a juré et promiz, jure et promet, en tant que mestier est, qu’il ne pourchacera ne fera pouchacer par autre devers le Roy ou autrement, d’avoir lettres qui diminuent l’assignation que a faicte le ROY auxdiz monseigneur d’Orléans et le marquiz, ne à autres, sans leur consentement, et s’aucunes lettres obtient sur ce pendent ce temps, il welt dès maintenant qu’elles soient nulles, presens Miles Baillet, Thomas Raart, maistre J. Hoiguart, messire Rolant Belier et autres. »

« Vendredi xix jour de novembre.

Ce jour, a esté faicte eleccion de graphier, et est venu le sort sur moy N. de Vaye, indigne.

Mercredi, premeir jour de decembre.

Aujourd’hui, maistre Jehan de Chanteprime, conseiller du Roy, a cogneu et confessé devant maistre Jehan Garitel, commissaire donné avec maistre Pierre Drouart, conseiller du Roy, entre maistre Loiz Blanchet, secretaire du Roy, d’une part, et Jehanne la Gencianne, d’autre part, que la somme de III frans, de qouy avoit esté parlé, que ledit maistre Loiz estoit obligiez en la dicte somme de III escus envers ledit Chanteprime, ycely maistre Loiz ne lui doit aucunne chose, ne n’est aucunement obligiez ledit Loiz envers lui d’ycelle somme dessus dicte. »

Journal de Nicolas de Baye

« En attendant, il avait été privé par arrêt de sa charge de notaire, que le roi donna à Pierre Marcadé. Louis Blanchet chercha à parer le coup et « fist aucuns contraus de resignation de secretairie à son neveu et de notairie audit Hugue, ce que ne povoit, maiz estoit simulée et deceptive... » (Arch. Nat. XtA 4787, fol.236 r°); mais il échoua. »

En 1408, un arrêt du parlement de Paris met un terme à une procédure d’héritage dont la seigneurie de la Queue en Brie est l’enjeu. Les Blanchets reçoivent le lot par devers l’Hopital et Jeanne La Gentienne celui devers le Moustier.

“La tour de la Queue en Brie partie (partagée) en deux parties: à ce lot appartiendré la salle d’en bas avec toutes les chambres qui sont enclanchées (enclavées) en icelles tant dessus comme dessous jusqu’à la couverture dessus et, au-dessus des échelles toutes le chambres partant ladite tour qui sont du côté devers le Moustier de la Queue en Brie avec la tournelle joignant ladite étable...

L’autre lot qui sera appelé le lot de la partie devers l’Hôpital contiendra et aura le demeurant de ladite tour haut et bas du côté devers ledit Hôpital avec les étables et prisons d’en bas de ce côté. Item que en ladite tour et brayes d’icelle n’aura qu’une entrée qui sera commune et aura chacune une clé de ladite entrée. Item et seront tenues ces parties de faire garder ladite tour sûrement à leurs communs dépens. Item seront communes les échelles de cette tour et les allées pour aller chacune en sa partie.”


« Il ne jouit pas longtemps de sa liberté: au commencement de l’année 1409, on le retrouve en prison, et les lettres qui étaient à son hôtel furent mises sous la garde d’un huissier (Ibid., p.259). Le 9 mars, le Parlement ordonna que trois parts seraient faites de ses biens: l’une devait servir à son entretien, à celui de sa femme et de ses enfants; la seconde était destinée au payement de ses créanciers; enfin ses immeubles devaient être entretenu avec la troisième (Ibid., p.260).


Il aurait donc eu plusieurs enfants, on ne sait ce qu’ils sont devenus car en 1412 Louis (Loys) Blanchet sans enfant lègue à sa soeur Regnaude une partie de son patrimoine.

« Le 16 septembre 1415, Louis Blanchet fut de nouveau élargi jusqu’au lendemain de la Quasimodo de l’année suivante: il fallait qu’il utilisât sa liberté pour tâcher de satisfaire Jeanne Gencien et le duc de Bar (suzerain de quelques-unes de ses terres), sous peine d’être remis en prison et de perdre le montant de sa caution. De plus, il lui était interdit de mettre une opposition quelconque à l’administration de ses terres, qui étaient entre les mains du roi (Arch. Nat., XtA 1480, fol. 31 v°).


Il faut croire qu’il ne put contenter Jeanne Gencien, car il fut de nouveau incarcéré à la conciergerie; mais, le 23 aout 1417, il fut encore élargi sur sa requête, et sous les mêmes conditions qu’il l’avait été le 16 septembre 1415 (Ibid., fol.103 v°). Enfin, le 13 mars 1426 (n. st.), il perdit encore un appel qu’il avait interjeté dans un procès contre Jean, Robert et Philippe de Vitry (Ibid., fol. 343 v°). Tel fut le sort de Louis Blanchet, et l’éclat de ses scandales justifie l’attention que l’auteur du Songe véritable leur accorde. Cette attention même est une preuve de l’effet considérable que produisit alors cette chute retentissante. »


Louis Blanchet était seigneur de la Queue en Brie (Seine et Oise, arr. de Corbeil, cant. de Boissy-saint-léger. Bibl. Nat. Pièces originales, vol. 364, dossier 7869, pièce 22), de Romainville, et comme tel il était le suzerain de Jean Duchêne, procureur général au Châtelet, qui possédait une maison en cet endroit (baron Pichon, Le ménagier de Paris, t.1, p. Ixxxv). Blanchet possédait encore Launoy-lez-Bailly (Aisne, arr. de Château-Thierry, canton de Condé-en-Brie, commune de Marchais), dont dépendait la terre de Launoy-lez-Jaulgonne (Arch. nat., JJ 145, fol.II v°).

On a vu plus haut qu’il avait aussi une terre depuis longtemps à Saint-Nicolas-au-Bois. Il possédait à Paris, près de la rue Saint-Antoine, deux maisons séparées par la rue de la Mortellerie.Charles VI l’autorisa à les relier l’une à l’autre par une galerie :

« de six pieds hors oeuvre sur dix-sept pieds de haut au dessus du rez-de-chaussée jusqu’au dessous des poutres qui seront assizes au travers de ladicte rue, pour aller de l’une partie en l’autre dudit hostel; » et cela moyennant un cens annuel et perpétuel de 4 sous parisis payables aux trois termes usités dans la voierie de Paris (juin 1395. - Bibl. de Rouen, collection Leber, Extraits de la Chambre des Comptes vol. XII, fol. 36 v°).


Loys Blanchet décède après 1445

Regnaude Blanchet, fille de Pierre épouse en 1372 François de Chanteprime (1330-1418), seigneur de Fouchères et de Diant (Dyant), du Chesnoy, veuf de Guillemette de Vanoise, receveur général des aides, conseiller et maître des comptes. Il est le fils d’Adam de Chanteprime et de Jeanne de Longuejoue.

Regnaude Blanchet hérite d’une partie des biens de son frère Loys (sans héritier, on ignore le sort de son fils). De ce fait elle devient dame de la Queue en brie, Pontault et Bonneuil.

On lui attribue souvent dans les généalogies une kyrielle d’enfants. Ceux-ci sont en fait issus du premier mariage de François de Chanteprime avec Guillemette de Vanoise. (Gauchier, Gilette, Denise, Catherine, Philippes) La tortueuse succession de Regnaude en est la preuve. Toutefois on peut lui en affecter deux.


« Louis Blanchet, d’une fenêtre de sa maison, montrait à un neveu (donc le fils de sa soeur) l’étendue de son domaine. Et, avec une affectueuse complaisance, il désignait les terres et les lieux qu’il lui voulait donner. Car Louis, « vieil et caduc », avait désigné ce parent comme l’un de ses héritiers.

Le neveu, lui, écoutait avec une satisfaction évidente, énumérer les biens dont, un jour prochain, il pourrait jouir en toute propriété. Mais la jeunesse est impatiente, et le bon oncle ne songeait pas encore à mourir. Il faudrait peut-être attendre longtemps, longtemps...

Alors brusquement, le neveu bouscule Louis Blanchet qui pirouette par la fenêtre et s’écrase dans le jardin. Par miracle, le vieillard ne mourut point de sa chute et, aussitôt, la vérité se fit jour. On arrêta le cruel personnage et il subit le sort qu’il méritait. Les biens qu’il devait recevoir furent donnés à la paroisse de Pontault. Cela se passait vers 1412. »

Jean Roblin d’après un document des archives communales de Pontault cité par Edouard Lebeau.


Il pourrait s’agir d’Erart de Chanteprime (oncle maternel de Henri du Vivier, fils de Jean du Vivier et de Catherine de Chanteprime (fille de François de Chanteprime et de Guillemette de Vanoise).

Le second enfant attribuable à Regnaude est Marguerite de Chanteprime (+ 8/4/1417). Elle est dite fille de François de Chanteprime et de Reinalde sa femme, elle est abbesse de Saint Antoine des Champs lez Paris, et nièce de Jacqueline de Chanteprime (fille d’Adam) à laquelle elle succède.

Dans un cas comme dans l’autre, ils ne furent pas héritiers pour des raisons évidentes.

Comment Marguerite de Chanteprime qui épouse en 1466 Jean 1er de Reilhac et lui apporte en dot les terres de la Queue, Pontault, Bonneuil et les Bordes hérita-t-elle de ces seigneuries? Les circuits sont multiples et ne s’excluent pas les uns les autres.

Il est possible que les biens de Regnaude soient passés au frère de son époux Jean II de Chanteprime (époux de Gilette de Dormans), puisque sa fille (autre Marguerite de Chanteprime), épouse de Pierre 1er de Vaudetar, possède la Queue en Brie en partie, ainsi que son frère Jean III.

Une autre origine possible est moins connue. Une partie de la Queue en Brie et la « maison du Buye » furent confisqués sur Jeanne la Gentienne (épouse d’Arnould Boucher) au profit de Pierre le Verrat (ou de Verac) époux de Catherine Alory. Marguerite le Verrat (de Verac) sa fille hérita des biens paternels et les porta à Jean III de Chanteprime, son époux. Marguerite de Chanteprime, leur fille les porta en dot à Jean 1er de Reilhac.

On voit que d’une façon ou d’une autre Marguerite de Chanteprime recueille pour partie la seigneurie de la Queue en Brie.

Jean 1er de Reilhac est né à Aigueperse dans la Limagne d’Auvergne en 1430. Il est fils de Guillaume 1er de Reilhac (Secrétaire, maître des comptes de Louis de Bourbon, comte de Montpensier, dauphin d’Auvergne, fils de Jean 1er duc de Bourbon et de Marie de France, fille du duc de Berry) dont l’épouse n’est pas connue.

Il est seigneur de la Queue en Brie, de Créteil (en partie), de Bonneuil, des Bordes et de Pontault.

Il est Maître des comptes (10/8/1465), Général des finances de Languedoïl (1466-1468), Général des Conseillers des rois Charles VII et Charles VIII, secrétaire intime de Charles VII et ambassadeur de Louis XI.

En 1476, il est révoqué de ses fonctions pour avoir pactisé avec les gens du roi d’Angleterre. Il est réhabilité en 1483 grâce à Anne de Beaujeu.

En 1499, Jean 1er de Reilhac et Denis de Bidant, les deux seigneurs de la châtellenie de la Queue en Brie rendent hommage à leur suzerain de Brie-Comte-Robert.

Denis de Bidant (+18/6/1506), chevalier et secrétaire du roi (1476), il est receveur des finances du Languedoc (1476-78), trésorier de France (1483-84), général des finances de France (1493-96), ambassadeur de France en Italie. Il est l’époux de Jehanne Viault.

Il est l’héritier de Guillaume Gentian, seigneur d’Amboile, avocat au Châtelet, fils d’Oudart Gencien et de Jeanne Chasserat.

“Le 1er décembre 1489, il est parlé au châtelet de Paris de “noble, homme et sage Me Denis de Bidant, conseiller du roy et général de ses finances et de Dlle Jehanne Viault, sa femme, ayans pouvoir de prendre et appréhender la succession universelle de feu noble homme et sage Me Guillaume Gentian, seigneur d’Amboile, avocat au châtelet. » B. n., Clair. 764, p.420

Annuaire-bulletin de la Société de l’histoire de France - 1935 (132) Société de l’histoire de France Edité en 1935


Ce Guillaume Gentian est seigneur de l’Hermitage de 1478 à 1480, son successeur sera Jean Gencien, époux de Denise Defossart.

Il a un différent avec Jean 1er de Reilhac en 1473 à propos de la justice de Sucy.

Denis de Bidant achète en 1492 le moulin d’Amboile sur la rive droite du Morbras.

Ses biens iront à sa mort à Mery Bureau (seigneur de la Houssaye en Brie). Son fils Charles sera lui seigneur de Petitval à Sucy en Brie.

En 1501, Nicole du Pré de Saint-Maur rend hommage à Jean 1er de Reilhac, seigneur de la Queue en Brie, pour le fief de Lieusault, mouvant de cette seigneurie.

Le fief de Lieusault reste dans cette famille durant 4 générations.

« Nicole ou Nicolas du Pré, écuyer, seigneur de Passy, de Bardilly, de Cherelles, de Créteil en Brie et de Lieusault, second fils de Guillaume, rendit hommage le 15 février 1501, à Jean de Reilhac, seigneur de la Queue en brie, pour le fief de Lieusault, mouvant de cette seigneurie, comme héritier de Pierre du Pré, écuyer, son frère. »

Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies….- Page 497 de Franc̜is Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Badier - 1776



 

 

 

 

 

 

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