LA QUEUE EN BRIE - ACEP

Association Caudacienne d'Etude des Patrimoines

  

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LE MONUMENT AUX MORTS



Afin de rendre hommage aux soldats morts pour la France lors de la guerre 1914-1918, monsieur Morel d’Arleux prie monsieur le Maire, lors de la séance du Conseil municipal du 11 juillet 1920, de bien vouloir faire le nécessaire pour élever un monument aux morts. Le 12 juin 1921, on renvoie le projet à étudier par la Commission des Travaux.

Le 30 octobre 1921, à l’occasion des fêtes de la Toussaint, l’ensemble du Conseil Municipal se rend accompagné de la population au cimetière, afin de vénérer les soldats « Morts pour la France »sur le caveau des soldats On profite de cet évènement pour annoncer l’édification du monument aux morts. Une souscription sera ouverte à cet effet.

Le 20 novembre 1921, un Comité est chargé de recueillir les souscriptions. Il est composé de messieurs Philippe Fougerolles, De Moustier, Eugène Petitjean, Raimbault, Guerbois, Chatriot, Pesson, Heppe, Detalle, De Hacenel et Cadot. La première réunion de ce Comité a lieu le 4 décembre 1921 à 14 heures.

Le 27 mai 1922, Monsieur Morel d’Arleux, conseiller municipal, propose de faire don d’un terrain contigu au cimetière pour y élever l’édifice, à deux conditions : qu’il soit élevé sur l’emplacement du caveau actuel des soldats et que soit réservé une concession pour sa famille, face au mausolée.

Elu maire le 3 septembre 1922, il propose de laisser au Comité du monument aux Morts le soin de l’élever sur l’emplacement prévu et de terminer le caveau des soldats au cimetière, les fonds étant pris sur les crédits ouverts à cet effet. L’entrepreneur Bemelmens demande 3 800 francs pour cette construction. Le 19 novembre, le Conseil accepte le prix et demande une garantie contre le gel pendant vingt et un ans.

Nouveau rebondissement, le 11 février 1923, monsieur Pasquier, président du Comité du monument aux Morts de la Grande Guerre, propose qu’il soit érigé sur la place de la Tour, ce qui est finalement adopté à l’unanimité.

Le 11 mars 1923, il est décidé que le prénom entier des morts devra être gravé et non pas seulement l’initiale.

Le monument aux Morts en calcaire signé Mr. Chavane à Tournan mesure à sa base 1,50 m sur 0,75 m pour une hauteur de 3,25 m. Dans la partie supérieure est sculpté la Croix de Guerre puis en dessous est gravé l’inscription « A la Mémoire des Enfants de La Queue en Brie Morts pour la France ».

Trente trois noms figures dans la partie inférieure du monument :

Cinq en 1914 : Louis Philippe, Lucien Pesson, Henri Baron, Emile Masse, Léon Thuillier sous-lieutenant.

Quinze en 1915: Georges Serran, Georges Vidron, Maurice Begault, Marcel Guyon, Maurice Roger, Jean Guillard, Louis Dufour, Robert Fleuriet, Louis Guillard, Michel Gauthier adjudant, Albert Arnoux, Henri Arnoux, Paul Nivolon sous-lieutenant, Julien Frison, François Paquaud.

Trois en 1916: Georges Noreau, Pierre Turian, Roland Finance, puis trois autres en 1917 / André Serain, Eugène Lourdin et Marcel Petit.

Enfin sept en 1917: Arsène Turgeon, Léon Cadot, James Picot capitaine, Emile Dessomme, France Bessière, Roger Serain et Maurice Terrier.

Le monument est inauguré très solennellement, le dimanche 28 octobre 1923, en présence de nombreuses personnalités. Sous la présidence de monsieur Reibel, député de Seine et Oise, ministre des régions libérées, assistaient à la cérémonie messieurs Corduret et Bonnefous députés de Seine et Oise, monsieur Viquié sous-Préfet de Corbeil, le Capitaine commandant la gendarmerie d’arrondissement, le Capitaine Massacrier représentant le général commandant le département, monsieur Vacherot, maire de Boissy Saint Léger, président de la section cantonale des Pupilles de la nation.

Le cortège s’est formé à 14h30 devant la mairie. En tête se trouvaient 18 trompettes à cheval, du 6e Dragons de Vincennes, venaient ensuite les sociétés : les unions des combattants du Plessis-Trévise, de Villiers-sur-Marne de Pontault-Combault, les sections des vétérans et les sapeurs-pompiers du Plessis-Trévise et de Pontault-Combault. Les officiels étaient encadrés par les enfants des écoles, les familles des morts et les anciens combattants.

Au cimetière, entré par la porte de la route du Plessis, deux élèves de l’école (un garçon et une fille) déposent un drapeau et un bouquet sur chaque tombe de soldat mort pour la France. Sur la sépulture militaire, une fillette dépose une gerbe de fleurs. Monsieur Morel d’Arleux, maire de la commune prononce un discours, puis les enfants des écoles chantent un hymne aux morts.

Sortie du cimetière par la porte du Pont Banneret, le cortège se dirige ensuite vers la place de la Tour, où des places assises ont été réservées aux familles des morts, aux mutilés et réformés, ainsi qu’aux enfants des écoles. Une estrade était établie à droite du monument pour les officiels, ainsi qu’une tribune pour les orateurs. Monsieur Pasquier, président du comité du monument prit le premier la parole, aussitôt après le levé du voile et la Marseillaise chantée par les enfants, pour remettre le monument à la commune. Monsieur le Maire remercia ensuite le comité. L’appel des 33 morts fut fait par monsieur Finance adjoint au Maire, puis vinrent les discours des personnalités. Les enfants des écoles chantèrent le chœur de Faust (gloire immortelle).

Le cortège se rendit ensuite à l’école et les officiels entrèrent dans la salle de classe où était scellée la plaque offerte par le Conseil Général à la mémoire des instituteurs de Seine et Oise morts pour la France. Cette plaque est actuellement fixée sur un mur dans la cour de l’école Jean Jaurès.

Le 4 novembre 1923, le Conseil municipal vote au comité du monument aux Morts une subvention de 4 506 francs, pour le paiement du monument soit 3 800 francs et les frais de la cérémonie d’inauguration ;

Depuis, on y a ajouté les victimes de la Seconde Guerre mondiale. Lors de la séance du Conseil Municipal du 3 décembre 1949, il est décidé d’inscrire le nom d’Antonio Pedro décédé en 1945 sur la liste des morts pour la France sur le monument aux Morts. Engagé volontaire de nationalité Portugaise ayant habité longtemps à La Queue-en-Brie, son décès est survenu lors de son rapatriement de Petersthal en Allemagne vers la France en juin 1945. L’allée de la Source sera débaptisée en novembre 1945 pour lui donné son nom en souvenir.

Le Conseil municipal décide en mars 1955 d’apposer une plaque commémorative au Monument aux Morts, afin de perpétuer le souvenir des victimes civiles de la commune lors de la guerre 1939-1945. Monsieur Roquet des Pompes Funèbres à Chennevières-sur-Marne est contacté en vue de réunir les éléments nécessaires à l’évaluation de la dépense.

Suite à la délibération de mars, le Conseil décide finalement que les noms seront gravés à même l’une des faces du monument pour une somme de 9 700 francs.

Il s’agit de Madame Forestier née Augustine Manchon et de son fils Jean Claude âgé de 7 ans. Mademoiselle Eliane Teillet âgée de 16 ans, résidant 22, rue de Lagny qui sortie imprudemment est mortellement blessée le 27 août 1944 par l’explosion d’un obus. Ses frais d’obsèques s’élevant à 1 121 francs seront pris en charge par la commune.
En juin 1959, les membres du Conseil municipal chargent la Commission communale des travaux d’étudier le déplacement du monument aux morts, afin de faciliter l’installation des forains lors de la fête patronale et de donner une plus grande superficie de mouvement à la place de la Tour qui se trouve être la seule place publique du village.

Le 10 octobre, le Conseil municipal décide le transfert du monument au cimetière. Une plaque commémorative portant les noms des soldats morts aux champs d’honneurs et des victimes civiles serait apposée au mur de la tour. Un devis est demandé à monsieur Rebillon, marbrier résidant 89, rue d’Aguesseau à Ormesson-sur-Marne.

Le 14 décembre les membres du Conseil Municipal en désaccord sont appelés pour confirmer le déplacement. Monsieur Morel d’Arleux est pour le maintien, messieurs Bressy, Hoche, Paret et Percheron demandent le recul du monument contre le mur de la tour. Finalement le monument aux Morts sera déplacé au cimetière communal.

Par la suite, une plaque souvenir de la guerre d’Algérie y a été apposée. Des cérémonies commémoratives y ont lieu chaque année le 8 mai et le 11 novembre.


Bernard Thomas

 

 Sources :

Archives municipales

André Gidali de l’ACEP

Mise à jour : Mars 2014

    

 

 

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